Saint-Cloud : ville anachronique
Notre tribune dans le Saint-Cloud Magazine de décembre 2022
Notre maire se moque régulièrement des rues de Paris où l’on compte davantage de vélos que de voitures. C’est sûr qu’à Saint-Cloud, on ne peut que se féliciter du nombre de rues où l’on compte davantage de voitures que de vélos. De voitures que de piétons. De voitures que de transports en communs.
Les problèmes de ressources énergétiques, les difficultés pour s’approvisionner en essence, la lutte contre la pollution en milieu urbain : tout nous alerte pourtant sur l’obligation de diversifier nos modes de transport.
Notre maire nous répond systématiquement qu’on ne peut pas obliger les clodoaldiens à « faire du vélo ». Mais ce qui ne semble pas le gêner, c’est de les inciter (et pour finir les obliger) à prendre la voiture.
Puisqu’il manque des pistes cyclables. Puisqu’il manque des transports en commun pour relier les quartiers de Saint-Cloud. Puisque les quartiers du haut de Saint-Cloud ne sont pas connectés à la ligne de tramway.
Puisque les stations de tramway du Parc de Saint-Cloud et du musée de Sèvre sont mal reliées aux lignes de métro 10 et 9. Saint-Cloud n’a jamais pu (ou voulu) agir pour que ces lignes de métro soient prolongées jusqu’au tramway. Les piétons doivent attendre un bus pour une ou deux stations. Ou se risquer à traverser les multiples passages piétons au milieu des voitures. Habiter à Saint-Cloud, si proche de Paris, c’est souvent renoncer à prendre les transports en commun pour rejoindre Boulogne ou la capitale. Trop difficile, trop fatigant, trop dangereux pour bon nombre de Clodoaldiens.
Nous pouvons aussi agir pour que les personnes qui travaillent dans notre ville puissent y loger, et ne soient donc plus dans l’obligation de prendre leur voiture pour rejoindre leur lieu de travail : les puéricultrices, les enseignants, tous ceux qui travaillent pour la propreté, la sécurité, le développement de Saint-Cloud. Quels logements pour toutes ces catégories socio-professionnelles ?
Non, nous ne souhaitons pas « obliger » les clodoaldiens à prendre le vélo. Nous souhaitons ne plus « obliger » chacun d’entre nous à prendre la voiture. Et donc laisser de la place aux voies cyclables (les rendre plus accessibles, et plus sûres). Aux rues piétonnes. Aux transports en commun. Pour que chacun puisse réellement choisir son mode de déplacement, à un moment où se déplacer en voiture devient de plus en plus problématique.
Aucun commentaire n'a encore été déposé pour cet article.