Rentrée scolaire : où va l’argent ?
Notre tribune dans le Saint-Cloud Magazine de septembre 2023
A l’unanimité, la majorité accorde chaque année une subvention à Saint Pie X, école privée catholique hors contrat. Soyons clairs : nous ne sommes pas contre l’enseignement privé mais si des parents souhaitent se soustraire à l’enseignement public et laïc, à eux d’en supporter les conséquences. Y compris financières. C’est étrange cette conception de la laïcité à géométrie variable. Si une école coranique hors contrat ouvrait à Saint-Cloud, la majorité fera preuve de la même générosité ? Nous non. Dans les deux cas.
C’est également à l’unanimité que la majorité reconduit chaque année la prime au 3ème enfant sans aucune condition de ressource. Mais à quoi sert de verser plusieurs centaines d’euros par mois à une famille fortunée ? Cela va-t-il relancer la natalité en France ? Nous sommes pour des politiques familiales généreuses et volontaires mais rappelons-le : il n’y a de politique familiale que sociale.
Pendant ce temps-là, le recrutement du personnel enseignant et de la petite enfance connaît une crise sans précédent. Plusieurs puéricultrices vont à nouveau nous quitter à la rentrée. Faute de logement social, elles finissent par trouver une poste dans une autre ville. Quelle est la réponse du maire ? Il a augmenté d’une poignée d’euros le salaire des employés des crèches municipales, histoire de ne plus figurer parmi les villes les moins attractives des Hauts-de-Seine. Or, sans revalorisation salariale conséquente ou offre de logement social, nous revivrons encore une année de turn-over.
Il est temps de proposer dans notre ville des conditions de travail et d’études plus favorables : restaurer une Atsem par classe en maternelle ; financer des heures d’anglais en primaire car l’apprentissage de cette langue est tout aussi prioritaire que l’enseignement de la musique ou du sport ; mettre en place un poste de médiateur dans les collèges et lycées afin d’apporter une réponse aux problèmes de harcèlement entre élèves et d’anticiper les agressions verbales dont les enseignants peuvent être la cible.
Toutes ces actions permettraient d’améliorer les conditions de travail des enseignants, mais aussi les conditions d’apprentissage des jeunes clodoaldiens. Nous ne souhaitons pas juste augmenter le budget de la petite enfance et de l’éducation mais rediriger nos impôts au bénéfice de l’ensemble des habitants de notre ville.
Irène Doutsas et Xavier Brunschvicg
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